Dernière mise à jour le 5 mai 2022
Dans les contes populaires, nous pouvons retrouver des analogies avec les Merveilleux Vaisseaux, car ces derniers déterminent le processus de réintégration de la conscience. Il y a une foule d’expériences à vivre mettant en relation notre partie créée et notre partie créatrice, qui vont progressivement contribuer à l’élaboration d’un corps spirituel, d’une âme humaine véritable.
Une parabole décrivant épreuves et obstacles à surmonter ou contourner afin de transformer radicalement notre comportement de marionnette, d’automate réactif…
Résumons cette allégorie de la spiritualité, de la société et de la condition humaine : La fée bleue offre à Pinocchio le libre arbitre, mais pas vraiment la vie. Il est seulement animé ; pour devenir réellement un petit garçon, il doit faire des choix.
Quand Pinocchio demande “Suis-je un vrai garçon ?” la fée répond : “Non, Pinocchio. Il ne faudra compter que sur toi pour réaliser le souhait de Geppetto. Montre-toi courageux, honnête et altruiste et, un jour, tu seras un vrai petit garçon…”
Jiminy Cricket représente sa conscience, son témoin et son intuition.
Cela ne sera pas suffisant pour lui éviter de se laisser enfermer par les apparences de ce monde. Seule la fée bleue pourra le sortir de la cage, à condition qu’il ne dise plus de mensonges.
Puis, il est soumis à l’épreuve de la vie facile des plaisirs. On le voit même se transformer en âne, comme dans le conte d’Apulée. Prenant conscience de toutes les manipulations de son psychisme et combien ce monde est en train de l’engloutir, Pinocchio s’échappe de la mine où il était détenu pour retourner chez lui.
Mais Gepetto n’y est plus. Il a été avalé par une baleine et Pinocchio plonge dans la mer pour le retrouver. Il est avalé à son tour par la baleine, comme Jonas, et termine ainsi le processus alchimique lorsqu’il est recraché. La fée bleue offre alors une pièce d’or à sa conscience, Jiminy Cricket, marquant ainsi la réalisation de la pierre philosophale.
Pinocchio est devenu un vrai garçon. Il ne reste plus qu’à danser au son de l’accordéon de Geppetto, son créateur !
Il est devenu un homme libre. Il meurt au moi ancien pour renaître au Soi nouveau. C’est ce que fait Pinocchio, tout au long de son histoire… Il tombe dans tous les pièges psychologiques pour finalement s’élever par une ouverture du cœur spirituel.
Ce conte initiatique populaire reflète les étapes que va rencontrer le petit enfant en structuration. Dans la formation de sa personnalité, il sera soumis à ses impulsions innées, qui sont en fait issues de processus naturels de survie.
Le mental a pour habitude d’aller vers la facilité, la cohérence, le plaisir. Il développe, pendant la construction du moi, un ego qui prend la place du véritable Maître intérieur. L’adulte devra développer ses capacités à penser sa vie réellement par lui-même et non par la manipulation des ressorts inconscients.
Dans ce conte, on voit toutes les facettes des tempéraments à l’œuvre dans leurs adaptations aux différentes situations rencontrées.
On comprend que l’expérience est fondamentale pour progresser dans la connaissance de soi ; les pires situations peuvent se retourner si l’on sait se désidentifier de ses comportements inconscients, motivés par le moi dans ce que qu’il a de plus manichéen.