Dernière mise à jour le 26 avril 2020
Lorsqu’on parle de prévention, il s’agit en premier lieu d’une écologie humaine globale.
La psychoénergétique aide à respecter son tempérament de base et à éviter de vivre dans un environnement qui risque d’aggraver son terrain. Ceci paraissait impossible au siècle dernier, mais cela devient nécessaire dans le nôtre. La transition écologique passe par une transition de l’écologie humaine : une dépollution du corps et une prise en compte systémique de la santé avec son environnement, des habitudes d’interactions violentes avec celui-ci, ainsi que toutes les médications qui altèrent les échanges homéostatiques intrasystémiques. Quantité de gens changent de vie lorsqu’ils ont un cancer déclaré, mais hélas, ce changement radical intervient bien tard…
Art de vivre,
Lou Yan
équilibré entre Terre et Ciel
Ne pourrait-on pas considérer que la santé provient d’un équilibre, d’un art de vivre ? Il est commun de dire que la maladie est un signal d’alerte. Pour aller mieux, il est nécessaire de changer ses habitudes de vie, de préference avant que la maladie physique soit perceptible ; une fois qu’elle est matériellement mesurable, il y a déjà une perturbation des différents corps énergétiques…
Acteurs de notre santé, c’est à nous d’agir jour après jour pour assurer notre bien-être physique et mental. Il existe en nous une dualité, un combat permanent, à l’origine de toute maladie. La santé peut être conçue comme un équilibre global de plusieurs forces. L’énergétique chinoise énonce comme cause de la maladie une identification trop prononcée au Ciel ou à la Terre. Il n’y a pas de notion de bien ou de mal, seulement un déséquilibre parce que l’on retient les énergies au lieu de les laisser passer.
Il n’y a pas que des maladies mais des hommes malades, des sociétés malades, qui détiennent pourtant en eux les clés de leur guérison. Ces notions sont mises en avant par les naturopathes et les diététiciens.
La célèbre Hildegarde de Bingen*, purement extraordinaire par sa capacité d’observation de la nature, écrit que les diététiques visent à repenser notre régime de vie. J’ajouterai aussi notre régime de conscience.
La fonction de chaque Merveilleux Vaisseau nous donne une direction pour comprendre les erreurs que nous avons pu faire au niveau personnel, interpersonnel ou transpersonnel, lorsque l’on n’est pas en accord avec la nature et ses champs créateurs.
Par exemple, si l’on pense à l’incidence de l’obésité dans le cancer, il faut observer chaque tempérament et les différentes formes d’obésité, de dérèglement hormonal ou alimentaire qui y est associée.
Idem pour l’incidence de l’état dépressif. Tous les terrains peuvent être dépressifs ou atteints par une perte de sens et de projet existentiel cohérent avec son état naturel.
La prévention, le respect des lois naturelles et la connaissance de soi empêchent la plupart des maladies de s’installer, mais l’observation patiente de son comportement n’est absolument pas suffisante pour éviter l’enfoncement d’une maladie, pas plus qu’un changement de vie radical.
* Le moyen le plus simple ? Feuilleter le grand livre de la conscience en accord avec les lois naturelles et diriger nos actes dans le flux de la vie pour aider tout ce qui se trouve sur notre chemin. Il y a des espaces dans l’homme à alimenter autrement que par des aliments de survie. « Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179) fait bien la distinction entre le mot « aliments », qui peuvent avoir des effets négatifs sur notre corps et « vivres », qui sont bénéfiques pour notre santé et que nous pourrions considérer aujourd’hui comme des alicaments, ces aliments-médicaments ayant la capacité de protéger notre organisme de certaines pathologies. » Secrets et remèdes d’Hildegarde de Bingen, Sophie Marcheteau, Rustica, 2016.314
La prévention consiste à prendre soin des trois trésors Jing, Qi et Shen. Ils fonctionnent en “3-en 1” :
C’est la fondation, la racine, la base du corps humain. Jing est composé de deux sources distinctes :
** Je conseille à ce sujet de lire les ouvrages du docteur Joe Dispenza (Ed. Guy Trédaniel)
Le Jing ancestral implique la notion de terrain, sur lequel on peut intervenir en l’améliorant par le nettoyage des dégradations et des pollutions acquises dans l’enfance puis tout au long de la vie. Lorsqu’une plante est chétive ou en mauvaise santé, on s’assure d’abord qu’elle dispose d’une terre riche, de lumière et d’eau, de façon adéquate. C’est cette réserve de vie qui va lui permettre de se développer.
Dans Jing, il y a aussi la notion d’essence, de principe vital ; c’est la réserve de vitalité qui s’épuise tout au long de la vie. Il faut apprendre à ne pas la dépenser inconsidérément***. Le Jing est un formidable réservoir d’énergie vitale ; capable de pallier nos excès, il nous assure la longévité.
Le Jing alimentaire, c’est la deuxième partie sur laquelle il est très facile d’agir par la respiration, l’alimentation et l’énergie que l’on absorbe, par la peau notamment. C’est pourquoi certaines personnes peuvent guérir en adoptant un régime alimentaire adapté et en supprimant les aliments qui fatiguent et empoisonnent le corps, tels que le sucre blanc.
Mon vieux Maître chinois dit toujours qu’en premier vient le sommeil, puis l’apport de la lumière puis de l’air, puis l’eau, puis des aliments. La principale des ressources est de bien dormir, car la régénération se trouve profondément connectée à la Source dans le sommeil.
Nous vivons dans un monde extrêmement complexe et nous oublions de respecter des principes d’une évidence et d’un naturel qui paraissent obsolètes alors que ce sont les fondements de la santé. Les taoïstes nous disent qu’il faut respecter le naturel et le nécessaire. Mais nous avons oublié que notre véritable nature est le nécessaire.
Respecter le naturel et le nécessaire…
*** En cas de prise drogues ou de stress, le Jing s’épuise.
1- Assis au bord d’une chaise, le dos droit, les pieds à plat, les mains posées sur les genoux.
2- Suivez votre respiration et observez qu’elle devient progressivement uniquement ventrale, comme une respiration de bébé qui dort. La respiration qui est centrée sur le ventre est la respiration du Jing.
3- Percevez le sol sous vos pieds, la détente des membres inférieurs. Sentez le bassin qui repose sur la chaise, la détente de tout le corps. Faites l’unité à partir du Dan Tian inférieur, cette zone ventrale d’énergie de base indifférenciée qui contient l’énergie ancestrale, sexuelle, héréditaire et les transformations de l’énergie alimentaire ainsi que toutes les émotions primitives.
4- Effectuez une relaxation simple en détendant les épaules, en percevant que le tonus descend progressivement. Simultanément, le mental s’apaise. Visualisez le ventre en rêve éveillé. Observez le lac qui repose dans le bassin. Ce lac est rempli tout d’abord d’une eau trouble. Regardez s’élever une brume qui monte et forme des nuages. Elle se purifie en étant ascensionnée dans le Dan Tian médian de la poitrine, elle s’évapore puis retourne ensuite en pluie dans le lac.
5- Contemplez ce processus à l’oeuvre et admirez le lac originel de plus en plus transparent. Il se purifie graduellement et bientôt une eau claire apparaît. Conscientisez le Jing et sa puissance.
Sachez qu’il faut environ 20 min pour que s’effectue une véritable relaxation, c’est-à-dire un changement de tonus profond.
« Aucune forme, aucune ombre,
Chant taoïste du Taiji – auteur inconnu
le corps tout entier transparent et vide,
Oubliez ce qui vous entoure, soyez naturel,
Pareil au carillon de pierres suspendues à la montagne de l’Ouest.
Rugissement du tigre, cri strident des singes,
Claire fontaine, eau calme.
Fleuve turbulent, océan houleux,
C’est avec tout votre être que vous enrichissez votre vie… »
La deuxième ressource pour rester en bonne santé se trouve dans le Qi, le mouvement de la vie en soi. Ce souffle se mobilise par l’intention (le Yi). Si le terrain est correct (le Jing), notre vitalité doit être mise en mouvement et circuler dans tout le corps. Le but : le défendre et le nourrir, éliminer les déchets correctement et ne pas tomber dans la phase de déposition ou d’inflammation, qui sont les phases précédant les atteintes organiques.
Le Qi est le mouvement naturel de la vie. L’énergie est partout en nous et autour de nous, elle circule seule si vous la laissez libre !
Si vous avez une impression de manquer d’énergie, ce n’est pas qu’il manque une quantité d’énergie, il s’agit d’une mauvaise qualité de Qi. Le fonctionnement général de notre usine énergétique entre le corps, le psychisme et l’esprit nécessite d’améliorer sa qualité intrinsèque. Pour cela, la première chose à faire est de se détendre, la deuxième est de s’adapter aux circonstances de la vie et la troisième est d’écouter le mouvement vital.
Je fais du Taiji Quan depuis bientôt cinquante ans et j’entends beaucoup de gens dire : «Vous, évidemment, vous avez pratiqué depuis si longtemps… Mais moi, je débute à peine, et je ne comprends rien à toutes ces chinoiseries ! ». Mais en étant attentifs, nous connaissons très bien le Qi et ses applications.
De surcroît, nous avons forcément la mémoire d’un réflexe extraordinaire qui sauve d’un accident. Tout un chacun garde en mémoire un instant de relationnel intense, où des paroles sages et apaisantes sortent naturellement pour un proche qui souffre. Qui n’a pas fait un baiser qui guérit à son enfant ? On peut réellement faire baisser la douleur et la fièvre en posant la main avec une réelle intention d’aider****.
Le Yi est le mouvement mental de l’intention.
Le Qi est toujours à notre disposition, c’est le mouvement de la vie, mais une vision matérialiste renie facilement ce fait. La voie de la circulation interne s’en trouve obstruée parce que le Yi ne fait pas suffisamment bouger le Qi.
**** Dois-je préciser que cela n’empêche pas des soins médicaux, par ailleurs ?
Lorsque l’adversité est grande, la raison s’efface et l’instinct agit. La fatigue extrême ou la souffrance permettent parfois le lâcher-prise. La perte de repères qu’occasionnent les maladies ouvre aussi la voie à une autre manière de penser sa vie, qui permet la guérison. Cela est souvent spectaculaire, spontané et incompréhensible.
Le Qi Gong, le “travail du Qi”, est un des piliers de la médecine chinoise. Pour commencer, il faut prendre conscience de l’importance du Yi, l’intention, qui fait bouger le Qi, l’énergie subtile, les souffles qui nous animent.
Installez-vous confortablement sur une chaise comme pour l’exercice du JING.
1- Ressentez la pesanteur sur vos épaules, la fatigue au début des vertèbres dorsales. Lorsque vous commencez à vous relaxer, la posture a tendance à ne plus être droite. Au lieu de se redresser avec la volonté, laissez votre tête se pencher légèrement en avant.
2- À l’inspiration, mettez les mains sur les côtes basses, latéralement, et appuyez dessus en ouvrant vos côtes. En même temps que vous gonflez la cage thoracique avec les côtes basses, sentez le sternum qui remonte et la tête qui se déroule doucement, comme si l’énergie arrivait sous pression dans la colonne vertébrale pour la redresser, en gardant l’alignement et l’axe. Le Yi (l’intention) est en train de faire bouger le Qi situé dans le ventre et le mobilise au-dessus du diaphragme.
Lorsque le redressement se fait ainsi, avec le Qi et le souffle interne, la fatigue disparaît et l’axe retrouve sa fonction de pilier central qui permet à l’ensemble de s’organiser. Se tenir ainsi, en se connectant au centre, au Dan Tian inférieur, en respirant et prenant conscience de son axe, sa colonne, son arbre de vie, apaise les émotions et les pensées. C’est une première posture d’harmonie, centrée, loin de la peur et de la fébrilité.
Il faut donner une chance à notre énergie vitale et au processus d’autoguérison, de recréation par les Merveilleux Vaisseaux : c’est un défi quotidien.
L’incidence de la respiration dans les pratiques est déterminante. La respiration contrôle l’émotionnel. L’émotionnel est reçu par la conscience comme un élément majeur des événements du présent. En fait, le cerveau ressent l’émotion comme quelque chose de réel et d’impératif. Nous pouvons modifier par la respiration un grand nombre de situations.
Inversement, la respiration détermine tout un processus réactif dont le flux de pensées automatiques est la conséquence ultime. Le processus d’élaboration des émotions se prolonge par une émergence au niveau de la conscience subjective du moi sous forme de pensées automatiques. C’est l’aboutissement d’un processus initié fondamentalement par la respiration. Ce flux de pensées permanent ne peut guère être jugulé. Cette vision des émotions et des pensées liées à la respiration est issue de l’alchimie taoïste. Je l’ai apprise de mes maîtres Chan*****.
Observons cette idée, quelque peu étrange, qu’une des origines de la pensée automatique se trouve dans la respiration…
Nous ne faisons pas que respirer de l’air chimiquement défini. L’air que nous respirons est aussi le vecteur de champs de force qui demandent une adaptation. L’inspiration nous met en contact avec des champs d’énergie cosmo-telluriques subtils. Comme nous l’avons vu précédemment, par réaction, l’ensemble des organes fabrique un Qi, des souffles, en réponse au monde extérieur. Nous nous adaptons donc au niveau organique et cela produit les émotions. Ces émotions vont à leur tour provoquer des pensées. Cette manière de voir est complexe et peut paraître étrangère à la vision occidentale, mais elle demande de s’y arrêter quelques instants. Parce que la fonction du mental est de tout contrôler, aménageant une réalité apparemment continue quoiqu’il se passe, ce même mental va élaborer des images et des pensées langagières venant se substituer à ce qu’il considère comme de vagues émotions organiques ingérables pour lui. Il préfère jouer avec des images, des mots et des concepts plutôt que d’être prisonnier de sensations internes plus ou moins conscientes, voire angoissantes.
Inversement, la respiration détermine tout un processus réactif dont le flux de pensées automatiques est la conséquence ultime.
***** Le Chan est l’ancêtre du zen. C’est l’alliance du bouddhisme et du taoïsme primitif. J’ai pratiqué pendant de nombreuses années les méditations taoïstes issues de cette tradition. Les Maîtres mettent en garde le postulant vis-à-vis de ses croyances et lui annoncent qu’il est maître de ses souffles, de son Qi. En fait, il est très difficile de maîtriser ce que nos souffles énergétiques véhiculent.
La respiration interne est la base des pratiques énergétiques de mon école. Pratiquez-la dans tous les Qi Gong, en cours de journée, dès que pouvez. C’est une respiration qui permet d’éviter la stagnation, qui améliore le Jing Qi et le Wei Qi (énergie défensive), qui potentialise toute l’usine énergétique.
Temps Yin : à l’inspiration de l’air.
Temps Yang : à l’expiration de l’air.
La respiration interne, axiale, ascensionne le Qi sous-diaphragmatique indifférencié vers une nature évoluée et raffinée, déterminant une spécificité pour chaque organe et chaque fonction psychique au niveau des côtes, des vertèbres, des différents lobes pulmonaires et bien sûr, du coeur.
Lorsqu’on parle de souffles dans la respiration interne, qu’il n’y ait aucune confusion : il s’agit à la fois d’une respiration inversée au niveau de la respiration aérienne puisque le diaphragme s’expanse latéralement, que les viscères sont aspirées, et donc que le ventre rentre à l’inspiration. D’autre part, les souffles vont suivre les fascias et traverser un cycle de transformation du Jing, ascensionné à partir du Dan Tian inférieur le long des fascias, de l’oesophage et de l’aorte vers la chambre rouge, située juste au-dessus du diaphragme. De là, l’énergie va se diriger spontanément vers les méridiens qui en ont le plus besoin.
Cette pratique est un premier pas dans le raffinement et la potentialisation énergétique. Des niveaux de pratique plus avancée****** existent, mais nécessitent un accompagnement individuel, notamment pour le passage des portes énergétiques de la colonne et l’évolution des souffles dans les 3 Dan Tian.
« […] les yeux s’éclairent, le coeur s’ouvre et il y a l’intuition. C’est ce que l’on comprend d’une manière intelligente, alors que la bouche ne peut en rendre compte par des mots. C’est parce que l’on est seul à voir quand tous les autres scrutent. Ce qui tout à l’heure était comme voilé, tout à coup s’illumine, et l’on est seul à en recevoir la clarté, comme le vent qui souffle (et disperse) les nuages. C’est cela que l’on nomme Shen. »
Su Wen, chapitre 26 (Traduction J.-M. Eyssalet)
L’absence d’image anthropologique fondamentale en tridimension (corps, psyché, esprit) empêche la plupart des Occidentaux contemporains de comprendre ce concept. La pratique en conscience (passant par le développement du schéma corporel, la perception des souffles et la méditation de l’esprit) est, pour l’Occidental contemporain, l’équivalent d’une rééducation à ses valeurs ancestrales.
****** Respiration des trois Dan Tian, méditation de l’intégrité, petite circulation.
Exercice avec une couleur :
1- Contemplez par exemple une fleur bleue, puis fermez les yeux et laissez l’imprégnation du bleu rentrer profondément en vous. Ne pensez pas au bleu. Restez dans une conscience ouverte.
2- Puis, comme un écho venu de la profondeur de la conscience, une information essentielle sur la couleur bleue revient vers la conscience subjective du moi. Dans cette sorte de méditation, la couleur résonne sans que nous la réfléchissions d’une façon intellectualisée.
Ce qui est proposé maintenant est du même acabit. Au lieu de prendre une couleur, prenez une phrase et laissez-la faire son chemin au-delà du psychologique…
Exercice avec une phrase :
1- Après avoir lu une phrase inspirante, restez en silence pour qu’elle résonne en vous.
2- Laissez l’écho revenir vers votre conscience, éclairé de la compréhension profonde de ce qui est dit.
3- Prenez le temps de rentrer dans le monde de l’esprit en faisant un aller-retour entre la conscience psychologique et l’origine de celle-ci.
Lorsque l’énergie circule librement dans la forme du Taïji Quan, ou dans la méditation assise, l’automate psychoénergétique n’a plus de prise sur la conscience et le Shen se révèle par une qualité de silence intérieur qui pénètre toute la sphère de conscience… Habituellement, nous avons des bulles de silence dans un brouhaha de pensées et d’émotions automatiques et spontanées.
Le Shen circule entre les objets mentaux sans se confondre à eux.
Il les connaît sans s’identifier.
Le mental est à son service et toutes les forces de vie et d’autoguérison le sont également.
Le Shen est notre Maître intérieur.
Grâce au Yi, on peut atteindre un état d’attention pure.
Cette attention permet le contact avec l’esprit essentiel, le Shen.
Lors d’un exercice d’attention, on peut circuler entre les objets mentaux sans saisie, sans identification à nos pensées et à nos émotions, ni à nos impressions quelles qu’elles soient ; un espace vide et silencieux est alors perçu entre tous les processus phénoménologiques et à l’intérieur même de ceux-ci.
Même si la méditation authentique n’est pas accessible, c’est-à-dire que la conscience subjective du moi n’est pas suffisamment stable pour s’effacer, se dissoudre dans le centre et la source, elle peut tout de même percevoir cette qualité de vacuité.
La science nous dit que le vide est pure énergie. Tout comme le silence est la matrice de tous les sens. Le Shen produit la pensée silencieuse, de laquelle émerge (dans l’univers phénoménologique) l’intuition comme forme psychique ; de même, la joie est produite par le contact à l’être intérieur et essentiel.
Les exercices de Shen Gong doivent être enseignés sous supervision, par transmission orale. Ils nécessitent d’avoir remis de l’ordre au préalable, que ce soit au niveau physique, vital, émotionnel ou mental, et que les barrières énergétiques aient été traitées en amont. Il en est de même pour de nombreuses pratiques taoïstes alchimiques.
La méditation est félicité. Joie et Liberté.
La félicité relie l’existentiel et l’essentiel.
Connaître la félicité, c’est sortir de l’ignorance et de l’isolement existentiel par la reconnaissance de son Maître Intérieur.
L’effet de cette béatitude est la libération immédiate des tensions corporelles, psychiques et la Joie du Coeur.
La psychoénergétique n’est plus un ensemble de savoirs mais une connaissance issue de l’intérieur du psychisme et des processus de la pensée.
Celui qui voit l’origine des processus de la pensée est le regard derrière le regard.
C’est une acquisition définitive de la position de témoin qui accepte et aime tous les aspects de son incarnation.
Le flux de la vie se montre tel qu’il est à la conscience.
Les transformations énergétiques deviennent pondérables et sont réalisées.
Un éclairage sur le Shen, donné par la tradition :
Qi Bo dit à Huang Di :
— Perdre le Shen c’est la mort, garder le Shen c’est la vie.
“Qu’est-ce que le Shen ?”
— Lorsque le Qi et le sang sont complets et en harmonie, lorsque le Wei Qi et le Ying Qi sont complets et ne rencontrent pas d’obstacle, lorsque les cinq Zang sont complets et matures, alors le Shen élit domicile dans le Coeur et dans l’esprit, le Hun et le Po sont contenus dans les Zang et l’être humain est complet.”
Shen Gong issu de Ling SHU, chapitre 54.